Conseil d’Administration de l’Office de l’Eau Guadeloupe


Journée Mondiale des Océans 2023
Les 20 ans du Grand Cul-de-sac Marin aux sites RAMSAR
« Planète océans : les marées changent »
Comme chaque année, le 8 juin est l’occasion de célébrer la Journée Mondiale des Océans. L’année 2023 marque les 20 ans d’inscription du Grand Cul-de-sac Marin (GCSM) sur la liste des sites RAMSAR. Cette dernière désigne les « Zones Humides d’importance Internationale » qui répondent à des critères tels que la présence d’espèces vulnérables de poissons et d’oiseaux.
Le GCSM est un lieu remarquable, riche en biodiversité qui abrite de nombreuses espèces patrimoniales de Guadeloupe. Il est bordé par des mangroves, des forêts marécageuses et des marais herbacés sur plus de 5 000 hectares et la baie est refermée presque entièrement par une barrière de corail qui s’étend sur 39 km entre Sainte-Rose et Vieux-Bourg. Elle est la plus longue barrière de corail des petites Antilles. Ce lagon est parsemé d’ilets (îlet Fajou, îlet Christophe, îlet la Biche, îlets Carénage) qui représentent autant de lieu d’accueil d’une avifaune migratrice.
La baie collecte également l’eau des rivières qui descend des montagnes de la Basse Terre dont la principale est la Grande Rivière à Goyaves mais également celle des canaux en provenance de la Grande-Terre tel que le Canal de Belle-plaine.
Ces liaisons terre-mer sont le berceau des mangroves qui constituent le passage entre l’eau provenant des terres émergées vers celle de l’océan. Cette continuité est le théâtre d’échanges perpétuels entre les deux milieux dont découlent de nombreuses conséquences :
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Transfert de pollution ;
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Passage d’espèces (continuité écologique) ;
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Création d’écosystèmes spécifiques (adaptation des espèces au milieu saumâtre) ;
Face à ce constat, l’Office de l’Eau de la Guadeloupe souhaite consacrer les JMO 2023 à l’interface de connexion entre terre et mer que constitue le littoral de la pointe Allègre.
Présentation du site
Située à l’extrémité Nord de l’île de la Basse-Terre sur le territoire de la commune de Sainte-Rose, la Pointe Allègre est une aire protégée (AP) ce qui signifie selon la définition de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), que c’est « un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d'assurer à long terme la conservation de la nature, des services écosystémiques et des valeurs culturelles qui lui sont associés ».
Au-delà de sa biodiversité et de sa richesse paysagère, la Pointe Allègre est un espace à forte valeur patrimoniale par son histoire. En effet, en 1635 ce fut le site de débarquement des premiers colons français en Guadeloupe, qui ont bâti la commune de Sainte-Rose.
Aujourd’hui propriété du Conservatoire du Littoral, ce site propose un sentier pédestre permettant la découverte d’une côte découpée traversant l’Anse de Nogent, l’Anse Vinty, la plage des Amandiers et la Pointe Madame. Les paysages se composent de vastes prairies rases, ponctués de bosquets isolés cachant des zones de mangrove et des mares. La pointe venteuse et les anses désertes renforçant cet aspect sauvage.
EAU POTABLE ET L’ASSAINISSEMENT


1. Le petit cycle de l’eau
Ouvrir un robinet ou tirer la chasse d’eau sont des gestes de la vie quotidienne. Mais ces gestes anodins sont rendus possibles grâce à tout un processus impliquant de prélever l’eau dans le milieu naturel, la rendre potable, la distribuer, puis, après son utilisation, la collecter, la dépolluer et la rejeter dans la nature. C’est le petit cycle de l’eau, aussi appelé cycle domestique de l’eau.
Contrairement à la circulation naturelle de l’eau sur Terre, le petit cycle de l’eau est artificiel. Il est assuré grâce à un ensemble d’infrastructures et d’acteurs ayant un rôle précis : pomper l’eau, la traiter, l’acheminer, etc.
La gestion du petit cycle de l’eau est assurée par les services publics d’eau et d’assainissement. De la responsabilité des collectivités locales, cette gestion couvre deux grandes missions : d’une part l’alimentation en eau potable, d’autre part l’assainissement des eaux usées. C’est ce qui explique que l’eau ait un coût : les missions assurées par ces services génèrent des investissements et des frais de fonctionnement pour la collectivité, qui sont payés par les usagers de l’eau (les abonnés) au travers de la facture d’eau.
2. Différentes étapes dans le petit cycle de l’eau
L’eau est prélevée dans le milieu naturel (1), que ce soit dans les nappes souterraines, les plans d’eau (généralement des lacs et des retenues de barrages), éventuellement des lagunes côtières, ou les cours d’eau (des ruisseaux, rivières ou fleuves). Au moment de son prélèvement, elle est qualifiée d’eau brute.
Pour permettre sa consommation sans risques pour la santé humaine, l’eau brute fait l’objet d’un traitement de potabilisation (2), au travers de différents procédés, notamment la filtration et la désinfection. L’importance des traitements dépend de la qualité de l’eau brute prélevée. L’eau qui quitte l’usine de potabilisation est qualifiée d’eau potable.
Cette eau potable est ensuite stockée (3) puis distribuée par un réseau de canalisations (4) jusqu’aux lieux d’utilisation. Les infrastructures de stockage (notamment les) permettent de disposer d’une réserve d’eau pour s’adapter aux variations des demandes des usagers. Positionnés en hauteur, ils maintiennent le réseau sous pression pour que les usagers bénéficient d’un débit suffisant à leur robinet.
Seule une partie de l’eau utilisée est réellement consommée : ce sont les eaux de boisson et de cuisine. Les eaux ménagères (effluents d’évier, de lave-vaisselle, de machine à laver, etc.) et les eaux vannes (toilettes) constituent les eaux usées (utilisées mais non consommées). Elles sont collectées (5) par un réseau dédié pour être épurées dans des stations d’épuration. Les eaux propres sont ensuite rejetées dans les milieux naturels, le plus souvent les rivières (7).
Pour les habitations situées à trop grande distance d’un réseau de collecte des eaux usées, l’assainissement peut être autonome ou « non collectif » : les habitations sont directement équipées d’un dispositif d’assainissement des eaux usées à la parcelle, au lieu d’envoyer leurs eaux dans une station de traitement collective.
3. Le grand cycle de l’eau
Sur la planète, l’eau existe sous trois états physiques : liquide (océan, mer, pluie), solide (glace, neige, givre) et gazeux (dans l’air). Elle circule et se transforme dans l’atmosphère, à la surface de la Terre et dans le sous-sol, suivant différents processus naturels qui constituent tous ensemble le cycle naturel de l’eau : évaporation, précipitations, ruissellement, infiltration.Le moteur de ce grand cycle est l’énergie solaire.
La Terre est recouverte à 70% d’eau mais seule une infime fraction de cette eau est douce. En effet, 97,5 % de l’eau est contenue dans les océans et mers du globe.
Les 2,5% restants se distribuent respectivement sous forme de glace ou de neige (calottes glaciaires, glaciers), dans des aquifères souterrains (nappes phréatiques) ainsi qu’en surface dans les fleuves, les rivières, les lacs et les mares par exemple.
L’eau, et plus particulièrement l’eau douce, est une ressource naturelle limitéequantitativement et inégalement répartie à l’échelle de notre planète. Il est donc indispensable de l’économiser et de la préserver pour répondre aux besoins vitaux des êtres vivants ainsi qu’aux activités humaines.
4. Les milieux aquatiques et leur bassin versant
Apportée par les pluies, l’eau s’écoule au travers de différents milieux aquatiques - cours d'eau, lacs, étangs, milieux humides, estuaires ou lagunes - avant de rejoindre l’océan.
L'ensemble du territoire qui collecte l'eau s'écoulant vers ces milieux constitue leur bassin versant. Pour un écosystème donné, c’est donc l’espace au sein duquel tous les écoulements rejoignent cet écosystème.
Le bassin versant d’un milieu est déterminé à partir d’un exutoire et délimité par la ligne de partage des eaux : l'eau qui tombe à l'extérieur de cette ligne s'écoule dans un autre bassin versant, vers un autre exutoire.
Les lignes de partage des eaux suivent les points d'altitudes les plus élevées du relief. Elles sont évidentes lorsque le relief est marqué, comme en montagne, mais sont plus difficiles à identifier dans les secteurs de plaine. Les écoulements souterrains dépassent par ailleurs ces frontières de surface : leur prise en compte peut modifier le tracé de ces lignes.
Il y a un nombre indéfini de bassins versants, puisque chaque plan d’eau, chaque ruisseau, chaque torrent, chaque point du territoire, dispose de son propre bassin versant, quelle qu’en soit la taille.
Les frontières des bassins versants sont naturelles et coïncident rarement avec les limites administratives. Ce qui se passe en un point d’un cours d’eau peut avoir des conséquencesbeaucoup plus loin en aval, même s’il s’agit d’un autre département ou d’un autre pays.
5. Des milieux aquatiques à connaître et à protéger
Les milieux aquatiques de surface (les cours d’eau, les lacs, etc.) résultent ainsi des interactions entre l’eau qui circule à la surface du globe et le type d’environnement - climat, géologie, végétation - qu’elle rencontre. Chaque milieu est caractérisé par un fonctionnement qui lui est propre, et constitue un écosystème unique incluant les espèces animales et végétales qui y vivent. Tous ces milieux sont en interaction constante avec les eaux souterraines.
Ils fournissent de nombreux services directs et indirects aux êtres humains : nourriture, énergie, loisirs, etc. Leur étude permet de mieux les connaître, à la fois pour garantir leur protection, mais aussi pour pérenniser les usages et services qui en découlent. Ils constituent en outre des réservoirs importants de biodiversité et participent à la continuité écologique, permettant aux espèces de circuler librement entre leurs différents espaces de vie.
6. Le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE)
Au niveau européen, la directive cadre européenne du 23 octobre 2000 (dite Directive Cadre sur l’Eau ou DCE) impose d’établir un cadre unique et cohérent pour la politique et la gestion de l’eau en Europe.
La France a établi des plans de gestion pour chacun de ses bassins hydrographiques, ce sont les Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Ils sont au nombre de 12, un pour chaque "bassin" de la France hexagonale et d'outre-mer.
Le SDAGE fixe les orientations et les dispositions à mettre en œuvre pour répondre aux objectifs environnementaux.
Institués par la loi sur l'eau de 1992, ces documents de planification fixent pour six ans les orientations qui permettent d'atteindre les objectifs attendus en matière de "bon état des eaux".
Le troisième cycle de la DCE a débuté en 2022 pour une période de 6 ans. Le SDAGE de la Guadeloupe 2022-2027 a été approuvé en avril 2022.
LA GESTION
DES RESSOURCES EN EAU
Une gestion équilibrée de la ressource en eau
L'eau douce est essentielle à la vie sous toutes ses formes. La population guadeloupéenne l’utilise notamment pour produire de l’eau potable ou encore pour l’irrigation agricole. Les organismes aquatiques peuplant les rivières sont également dépendants de la ressource pour leur survie. Il est donc très important de gérer de manière durable cette ressource en eau douce pour garantir sa disponibilité et sa pérennité sur le long terme ; on parle de « gestion intégrée ».
Ce type de gestion vertueuse implique de répondre aux enjeux et aux besoins de l’ensemble des usagers sans impacter les milieux aquatiques. En terme de mesures, celapeut inclure localement une meilleure conciliation des différents usages de l’eau, la mise en œuvre d’une stratégie d’adaptation au changement climatique, la protection des ressources en eau douce au sens large ou encore la promotion de pratiques agricoles durables adaptées au territoire Guadeloupéen.
En fin de compte, la protection de la ressource et la gestion des eaux (est essentielle pour garantir la sécurité alimentaire, le développement économique, la préservation des milieux aquatiques et le bien-être des guadeloupéens à long terme.
Pour l’Office de l’Eau Guadeloupe, établissement public agissant dans le domaine de la qualité des milieux aquatiques du département, la gestion de l’eau et l’assainissement, la qualité des eaux et la préservation du milieu aquatique et leur bon état écologique sont des enjeux majeurs.
La gestion du bassin hydrographique
Le bassin hydrographique est un concept clé pour évaluer la disponibilité et les modes degestion de l'eau douce dans une région donnée. Il correspond à une zone géographique au sein de laquelle les eaux de pluie, les eaux de surface et les eaux souterraines convergent vers unfleuve, une rivière ou un lac.
La quantité d'eau douce disponible dans un bassin hydrographique dépend de nombreux facteurs tels que la pluviométrie, la topographie, la géologie et les activités humaines. Les activités humaines, telles que l'urbanisation, l'agriculture, l'industrie et l'utilisation domestique, peuvent avoir un impact significatif sur la disponibilité de l’eau douce à l’échelle d’un bassin donné.
La gestion dite « globale » d’un bassin hydrographique s’appuie notamment sur des directives européennes appliquées au droit français. Les principaux leviers de gestion sont la mutualisation des moyens et la collaboration entre acteurs de l’eau. Pour ce faire, différents outils sont utilisés pour améliorer les connaissances, reconquérir ou préserver les milieux aquatiques et procéder, si nécessaire, à des aménagements stratégiques pour prévenir les inondations. Ainsi, la gestion efficace des bassins hydrographiques peut aider à assurer une utilisation durable et équitable de l'eau douce, ainsi qu'à protéger les personnes et lesécosystèmes associés.

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